J'aurais pu écrire un bouquin pour filles sur les tribulations des célibatrentenaires sur le Net, mais Agnès ABK6 l'a déjà fait....

J'aurais pu préparer mon intervention pour la séance de tutorat qui doit avoir lieu dans trois jours, mais j'ai décidé, dans un moment d'audace folle, de miser sur mon sens de l'improvisation...

J'aurais pu classer la paperasse qui s'accumule dans le tiroir en haut à gauche du meuble de l'entrée façon compression de César, mais la cause est par trop désespérée...

J'aurais pu faire une séance de body sculp/pump/ balance, mais j'ai préféré

1/conserver mes calories et entretenir ces (encore) jolies rondeurs de déesse méditerranéenne (version "je suis belle")

2/défier la loi des hebdo féminins et leur dictature pour anoréxiques (version "je suis de mauvaise foi")

J'aurais pu, déposer les chèques à la banque, avancer la lecture de "Sur la route", faire vivre mon blog..mais j'ai préféré buller! Je n'ai même pas lu le dernier Télérama!!

En revanche, je mes suis réconciliée avec Vanessa (Paradis, si,si) et j'ai découvert que les Rita avaient fait une chanson sur Marie-Antoinette sur leur dernier album, ce qui me fait l'effet du piment d'espelette sur les lèvres maigrichones. En revanche, je ne recommande pas (et croyez-moi, celà me brise le coeur) le dernier album de Daho qui ne fait pas recette en vieux YéYé.

Bon, je sais, il parait quetout le monde connait, mais moi, si Monsieur Télaréma ne m'en avait pas parlé, je n'aurais sans doute jamais écouté le dernier albium de Yael Naïm, une pépite comme on les aime, nous les lectrices et conceptrices de ce blog. Un mix' de Fiona Apple, Keren Ann et Feist, avec une reprise de Britney Spears super sensuelle. En plus, elle chante en hébreu, la langue que je risque d'apprendre le jour où je comprendrai qu'il convient de lire de droite à gauche (comme en arabe, aurait dit Rabi Jacob).

Je passe le CD en boucle en voiture, pendant mes séances de repassage et commence même à reconnaître certains mots. Concert à Paris (à la boule noire le 23 novembre) déjà à guichet fermé. Et de toutes façons, ces satanés grévistes vont bien m'empêcher d'y aller!!!!!!!

Côté lecture, un dyptique inclassable d'un certain Ben Schott qui manie avec bonheur humour et culture dans ses miscéllanées culinaires (les vertes) ou non (les rouges). On y trouve pêle mêle la composition des cocktails, la liste des aphrodisiaques et des anaphrodisiaques (le labeur assidu, l'acte vénérien 25 à 30 fois par jour ou la lèpre!!!!) le dîner du 45 ème anniversaire  de Kennedy (oui, le chat, celui au cours duquel Marylin sussura l'enjôleuse version du "happy birthday") ou la manière de lire dans les feuilles de thé.

Quelques pages tous les jours et l'on brille  peu de frais !

Côté cinéma, la redécouverte du chef d'oeuvre de Truffaut "l'homme qui aimait les femmes" tourné dans MA ville. Ou comment un homme qui n'a ni l'âge ni le physique de l'emploi séduit les femmes à tout de bras parce qu'elles sont des inconnues et parce que leurs jambes lui plaisent. Et réussit à s'en faire aimer...

Bizarre comme la vie réserve des surpises.

Et alors que l'on est prête à renoncer à trouver chaussure à son pied dans le grand magasin de l'existence, voilà qu'un vendeur facétieux vous présente une paires de salomés que vous n'auriez même pas regardées en période de découvert dépassé. Elles n'ont pas la couleur que vous aimez, elles ont une forme biscornue, ne correspondent pas au style chic et sophistiqué que vous recherchez, mais un je ne sais quoi indéfinissable vous incite à les passer.

Et là, soudain, elles semblent faites pour vous : leur coupe épouse à la perfection la forme de vos pieds,le cuir est comme une caresse sur votre peau blessée, leur cambrure est une incitation à la marche. Mais vous vous dites que ce n'est pas possible, que vous allez les mettre une ou deux fois, histoire de retrouver le plaisir de filer le long des rues, le pied alerte, histoire de retrouver confiance dans vos capacités de marcheuse. Et pourtant, vous revenez vers elles de plus en plus souvent, vous attendez avec fébrilité le moment où, enfin, vous allez glisser vos pieds à l'intérieur de ses deux merveilles qui flattent votre silouhette et semblent vous donner des ailes.

Elles auraient du rester sagement dans leur boîte au fond de votre placard, telles le souvenir agréable d'une fantaisie de passage, qui vous aurait fait sourire (ou rougir) de plaisir chaque fois que, prise de cette frénésie de nettoyage printanière qui affecte certaines d'entre nous, vous les auriez extirpé de leur oubli.

Elles sont trop originales, trop éloigées de l'idée que vous vous faites de la chaussure comme il faut, celle que l'on peut porter en famille, au bureau, et dans les dîners entre amis. Comment expliquer que vous ayez envie de les porter en toutes circonstanecs et que vous ne souffriez pas l'idée qu'une autre les possède?

Oui, parce que si, contrairement à d'autres, je n'ai jamais eu l'impression de travailler pour obtenir mes nombreux diplômes ou si la gastronomie n'est pas un problème pour ma cervelle de gourmande, pas plus que de mettre mes chefs dans ma poche, séduire un garçon qui me plait est une autre paire de manche.

J'en bredouille, j'en rougis, j'en ai les jambes molles et le ventre en émoi : ma tête bourdonne de mille phrases spirituelles et pétillantes et ma bouche ne produit que des lieux communs qui ne font pas mouche.

Trop timide ou trop "cash", lady antonia est souvent à côté de la plaque.

C'est pour ça que la période actuelle mérite d'être marquée d'une pierre blanche, avant qu'on ne me jette la pierre, ou que l'on me sussure que "pierre qui roule...."

Eh oui, lady antonia roule sa bosse, expérimente les méthodes de séduction, et parfois, oh miracle, ça marche :

-le temps d'une nuit à jouer à la belle et la bête après un mois d'échanges sulfureux avec un amateur de tisanes étranges adorateur de mon corps de déesse méditerranéenne (puisse-t-il l'adorer encore et encore et encore....). Et un nouveau concept inventé : le bob

-le temps de coups de fil répétés et forts longs avec un monsieur qui pourrait être mon père et me fait prendre conscience que je suis à la croisée des chemins

-le temps de quelques messages qui auraient du rester professionnels et s'avèrent de nature à faire perdre la tête à un garçon aussi drôle qu'érudit. Celui-là, je le garde au chaud au creux de ma messagerie pro, à l'abri de mes frasques, et de mes fredaines, auréolé de son statut d'homme marié.

Pardon aux chastes oreilles, à celles qui ne comprendront pas tout.

Comme chacun le sait, Antonia avait du mal à se plier à une étiquette corsetée qui jalonnait sa vie dans ses moindres détails.

Lady Antonia quant à elle sait se livrer à d'innocents plaisirs qui mettent à mal une étiquette dont elle a une très vague conscience :

-lécher l'opercule du yaourt

-se gratter quand ça démange

-écouter Mika à fond dans la voiture

-se retourner sur une belles paires de fesses

-enchaîner 1 mojito, 1 margarita et 1 caïpirina en l'espace de 3/4 d'heure

-pouffer de rire en imaginant la grenouille de bénitier du service découvrant des plaisirs dignes de Junon

-draguer le vendeur de chez Virgin en achetant "l'homme qui aimait les femmes"

-acheter Closer, Gala, Voici et Match avant de prendre le  train......

Et vous?

Avez-vous déjà prêté attention à la proportion de femmes qui mettent la dernière touche à leur maquillage en voiture? Par manque de temps à la maison (les enfants à habiller, la poubelle à jeter et à ne pas trimbaler toute la journée dans la voiture....)? Je ne pense pas. J'avoue avoir une théorie toute personnelle là dessus que des années de pratique me permettent de vous livrer sans rougir: je crois que ce petit geste à la fois précis, féminin et sensuel est beaucoup plus agréable à exécuter une main sur la volant et une autre sur le bâton de rouge, l'oeil rivé sur le rétroviseur, que dans la tranquillité froide et matinale de nos salles de bains. Sans compter que les lumières de la circulation donnent une carnation particulièrement flatteuse à notre visage. C'est un rituel auquel je ne renoncerais pas, même pour toute la collection de Shu Uemura (en fait, si c'est vraiment toute la collection, je réfléchirais), et qui me repulpe au sens propre comme au figuré, me donne l'impression de commencer la journée par une opération que je maîtrise (désormais) à la perfection.

Si seulement tout pouvait être aussi simple, et si l'on pouvait, une fois sortie de la voiture, être aussi consciente de sa séduction...

Au lieu de ça :

-des heures sur MSN à exploser tous mes forfaits

-des conversations d'une vacuité à se pendre avec des loleurs fous

-des rdv qui filent la pétoche

-d'autres heures à raconter mes exploits aux copines avides de connaître les arcanes de la vie d'une célibataire qui ne se résigne pas

-des cours sur le judaïsme

-quelques steevations (je donne la définition à ceux qui sont intéressés)

-5 ou 6 concepts créés à ce jour (dico en cours de mise en page, distribution prévue pour Noël)

-un joli moment.... (mais là j'attends quelques temps pour en dire plus)

-et au final, une nette amélioration de ma causticité qui fait que les hommes me prennent pour une barge (ne sont pas habitués à fréquenter les femmes équipées d'une cervelle)

Allez courage Myrtille et Demi, on l'aura notre Graal!

petit message personnel pour le chat de la rive gauche.

En espérant réussir à poster quelque chose malgré mon matériel antéchristique.

C'est pas la forme aujourd'hui : de déceptions,des colères,des attentes insatisfaites. Pasde quoi fouetter un chat, mais bon....pas facile de trouver le juste équilibre entre une causticité qui aide à surmonter la grisaille et la suavité à laquelle j'aspire. Pas simple de renoncer à faire rire parce que ça fait pas fille. Pas envie non plus de renoncer à moi-même pour plaire.

Alors ma victoire sur moi- même aujourd'hui, ce sera d'avoir réaliser que j'aiguiser un outil qui pourrait bien se retourner contre moi un jour. Comprenne qui pourra....

Et une autre vistoire serait de réussir à publier ce message pour que tu tranforme le mot c.... en cupidon stp.

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